Traitement de sols après excavation : comment procéder ?

Traitement de sols après excavation : comment procéder ?

Après les travaux d’excavation, il est impératif de traiter le sol, sur site ou hors site, pour supprimer une source de pollution et ainsi de rendre un sol impropre ou pollué apte à la construction. Les polluants dans les sols concernent les métaux lourds (cadmium, cuivre, mercure, plomb, zinc) et les polluants organiques (dioxines et furanes, HAP, PCB). Quels sont les différents traitements de sol que l’on peut adopter ? En quoi consiste chaque opération tout en sachant qu’elles doivent être réalisées par des professionnels en travaux de terrassement ? Les réponses dans cet article.

Au cours de l’excavation de sol

 Au fur et à mesure de l’excavation de sol, les terres sont triées en fonction de leur degré de pollution et de leur devenir, comme suit :

  • terres réutilisables sur site sans restrictions d’usage,
  • terres réutilisables sur site avec restriction d’usage,
  • terres excédentaires à éliminer hors site.

Le degré de pollution est défini à partir d’analyses lors du diagnostic du sol réalisé préalablement. Des observations organoleptiques, des analyses quantitatives en laboratoire et des analyses semi-quantitatives sur site (kits immuno-enzymatiques, détecteur à photo-ionisation – PID, détecteur à ionisation de flammes – FID, spectromètre de fluorescence X portable, spectromètre UV) ont aussi accompagné ces analyses.

Maintenant, après avoir déterminé le degré de pollution, les terres vont être traitées selon des méthodes spécifiques.

Les différentes méthodes de traitements de sol après excavation

Parmi les traitements après excavation de terre les plus appliqués, on retrouve :

  • la stabilisation physico-chimique sur site ou hors site

La stabilisation physico-chimique consiste à piéger les polluants afin de réduire leur mobilité. En général, l’opération se fait par réaction chimique, c’est-à-dire que les polluants vont être transformés en des composés peu ou non solubles.

Le mélange entre les terres polluées et les différents réactifs (liants minéraux, additifs, eau ….) est réalisé à l’aide d’un malaxage. Une fois bien mélangés, les sols en cours de stabilisation sont conditionnés dans des big-bags, des caissons, des containers ou dans des alvéoles de confinement spécifiques.

Il faut noter que cette méthode ne détruit pas les polluants, mais diminue fortement leur impact environnemental. Dans ce sens, les polluants devront être confinés.

  • la biodégradation

La biodégradation consiste en l’amélioration de la dégradation biologique des polluants par mise en dépression des sols. Cette technique peut s’étaler sur de longues périodes. Elle consiste à injecter dans le sol un oxydant ou un réducteur de polluant par biorestauration ou phytoremédiation.

Le polluant est soit détruit, soit transformé en un composé moins toxique et/ou plus facilement biodégradable comme le dioxyde de carbone et l’eau.

La biorestauration consiste à utiliser des micro-organismes (bactéries et champignons) pour éliminer les hydrocarbures, les pesticides ou les solvants ou extraire du sol les métaux lourds comme le mercure et le plomb.

La phytoremédiation utilise des plantes ou des algues pour éliminer les polluants du sol. Ces végétaux vont accumuler ces derniers dans leurs feuilles, leur tige et leurs racines. Parmi les plantes qui possèdent cette capacité, on trouve le chou, la citrouille, le tournesol, certaines fougères et des arbres comme les peupliers et les saules.

  • La désorption thermique

La désorption thermique consiste à chauffer le sol entre 400 et 600 °C afin que les polluants se volatilisent et par la suite soient piégés dans des dispositifs spéciaux (condenseurs, filtres…). . Elle élimine les hydrocarbures lourds (fioul lourd, goudrons, HAP) et légers (solvants tels que le benzène, toluène, xylène). Les terres traitées peuvent se transformer en matériau de remblais. Le procédé ne génère ni odeur, ni déchet.

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